1944 / 1945 / 1946 / 1947

Repères de lecture :

en rouge : les avancées sociales et démocratiques en France.

en bleu : les autres événements en France.

en vert : les événements internationaux.

1947

10 janvier

création de L’Association des indigènes calédoniens et loyaltiens français (AICLF).

Issue de l'Église protestante de Nouvelle-Calédonie, elle est l'une des deux formations initiées par les organisations missionnaires pour canaliser les revendications des populations mélanésiennes après l'abolition du code de l'indigénat et combattre l'influence grandissante des thèses communistes dans les tribus.

 

14 janvier

Léon Blum, président du Conseil, propose aux américains par une note que 370 000 prisonniers de guerre allemands soient libérés le 31 décembre 1947, et le reste durant le 1er semestre 1948, quant aux
190 000 prisonniers capturés par les armées françaises, ils seraient libérés durant le 2e semestre 1948. Cette même note envisage de proposer aux prisonniers de rester en France comme travailleurs volontaires. Elle demande aussi l’autorisation de recruter des travailleurs allemands dans la zone d’occupation américaine.

 

                   16 janvier

       Parlement réuni à Versailles élit Vincent Auriol (SFIO) à la présidence de la République jusqu'en 1954. Début de la IV république en France (fin en 1958).

 

                                        Démission du gouvernement du président du conseil Léon Blum.

 

                    22 janvier

        Début du gouvernement Paul Ramadier (SFIO).

 

                 Le gouvernement qu’il constitue reprend en grande partie la tradition du tripartisme. Sur 26 ministres, on compte 9 socialistes, 5 communistes, 5 MRP. Toutefois la présence de 3 radicaux socialistes, 2 UDSR et 2 indépendants élargit la majorité.

 

 

Les 5 ministres communistes :

 

— Maurice Thorez : Ministre d’État, vice-président du conseil

 

— François Billoux : Ministre de la défense nationale

 

— ­Charles Tillon : Ministre de la reconstruction et de l’urbanisme

 

— Ambroise Croizat : Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale

 

— ­Georges Marrane : Ministre de la Santé publique et de la population

1er février

formation du Syndicat autonome du métro à Paris.

 

10 février

signature du Traité de Paris.

 

Les Alliés de la Seconde Guerre mondiale, principalement les États-Unis, l'URSS, le Royaume-Uni et la France négocient les détails du traité de paix avec l'Italie, la Roumanie, la Hongrie, la Bulgarie et la Finlande après la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Italie abandonne ses possessions africaines (Libye, Érythrée, Somalie). La Libye demeure divisée entre l'administration britannique, qui a toujours l'autorité sur la Tripolitaine et la Cyrénaïque, et l'administration française du Territoire du Fezzan.

 

11 février

début de la grève de la presse.

 

14-15 février

Le congrès "historique" du PPA-MTLD décide de la mise en place d'une branche armée clandestine, l'Organisation spéciale (OS), noyau de la future Armée de libération nationale (ALN). La direction de l'OS est confiée à Mohamed Belouizdad, assisté de Hocine Aït Ahmed en tant que responsable politique. La première mission de l'OS est de dispenser une instruction militaire aux jeunes recrues parmi les militants du parti les plus courageux, les plus convaincus et les plus discrets. On y apprend à mener une guérilla, à manier les armes, à traverser les zones dangereuses et aussi à démasquer les agents de la police française. 

 

15 février

loi supprimant l’autorisation préalable pour la création d’un journal. Elle sera complétée par la loi du 7 mai 1947 mettant fin à la censure préventive. Avant ces lois, la législation de guerre applicable à la presse avait été artificiellement maintenue.

 

18 février

création de l’Organisation spéciale, mouvement para militaire mise sur pied par le MTLD pour déclencher l’insurrection armée en Algérie.

15-22 février

Après avoir échappé aux français, Abdelkrim el-Khattabi — leader de la République du Rif dans les années 20 — trouve refuge au Caire où il fonde le Comité de libération du Maghreb arabe. Son but est de repousser l'occupation française de l'Algérie, du protectorat du Maroc et de la Tunisie, en unissant dans un seul front les forces nationales de chaque pays. Il est convaincu que l'indépendance ne peut être arrachée que par la force et par les peuples unissant leurs efforts. À travers se comité, Une armée de libération maghrébine est créée. El-Khattabi commence à former des combattants à partir de 1948 en initiant des centres de formation en Irak, en Libye et dans les casernes égyptiennes. Nombre de militants des mouvements indépendantistes armés, dont des fellaghas tunisiens ou des membres de l'Organisation secrète (OS) algérienne, passeront par ces filières. De même, le bureau du Maghreb arabe sera le point de chute obligé pour les grands noms du nationalisme maghrébin.

 

Apprenant qu’AbdelKrim a réussi à rejoindre Le Caire Ho Chi Minh décide de jouer la carte de la solidarité entre révolutionnaires anti colonialistes. C’est ainsi qu’à la demande des vietnamiens, Abdelkrim dont l’aura au Maghreb est encore immense demande à « Maârouf, » un cadre du Parti communiste marocain de se rendre au Vietnam pour y créer un réseau de propagande et d’action psychologique à destination des troupes nord-africaines engagées du côté de la France. Via des tracts ou des appels au haut-parleur les « tirailleurs coloniaux » sont invités à déserter et à rejoindre les rangs du Viet-Minh. Plusieurs centaines de combattants « ralliés » comme ils sont appelés vont répondre à cet appel. Ils seront par la suite regroupés dans un camp à Son Say à une cinquantaine de kilomètres de Hanoï pour y suivre une formation révolutionnaire destinée à en faire les cadres d’un futur mouvement de libération du Maroc. C’est ainsi que cette localité se transformera peu à peu « en une sorte de kolkhoze » où les ex soldats devenus agriculteurs pourvoiront à leurs propres besoins alimentaires, épouseront des Vietnamiennes avec lesquelles ils auront des enfants.

il était convaincu que l’indépendance ne pouvait être arrachée que par la force et par les peuples de la région qui unissaient leurs efforts.

...Suite : https://www.yabiladi.com/articles/details/65155/histoire-lorsque-abdelkrim-el-khattabi-crea.html?fbclid=IwAR2YCZVhTm99jWc7iN5nkPwaBekjrNjOsUPdmeaV8x9Nrj-zL_jc2sD9HUQ
il était convaincu que l’indépendance ne pouvait être arrachée que par la force et par les peuples de la région qui unissaient leurs efforts.

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il était convaincu que l’indépendance ne pouvait être arrachée que par la force et par les peuples de la région qui unissaient leurs efforts.

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4 mars

la loi Morice (Radical Socialiste) autorise la mutualité à gérer le régime obligatoire de la protection sociale.

 

4 mars

la France et la Grande-Bretagne signent à Dunkerque un pacte d'assistance mutuelle pour résister à une avance soviétique éventuelle.

 

10 mars

début de la conférence de Moscou.

 

Elle se soldera par un échec et marquera la fin de la coopération entre les vainqueurs de la Seconde Guerre Mondiale. Un mémorandum commun est signé par Pierre-Henri Teitgen et l’ambassadeur américain Jefferson Caffery prévoyant le rythme des rapatriements des prisonniers de guerre allemands ou de leur libération sur place. La proposition de « contrat de travailleurs libres » se heurte à l’hostilité du Ministre du travail Ambroise Croizat, s’opposant à ce que la France revienne subrepticement à des pratiques analogues à celles du « livret ouvrier » combattu pendant des décennies par les organisations syndicales françaises.

 

12 mars

La Grande-Bretagne, dont l'empire éclate, prévient les Etats-unis qu'elle retire son "aide" à la Grèce, base alliée cruciale en Méditérranée. Devant le risque qu'elle bascule dans le camp communiste, Truman énonce devant le Congrès américain sa doctrine sur le « containment », encore plus provocateur que celui de Churchill sur le « rideau de fer ». Truman propose d'aider en Grèce, un régime qui lutte contre une rébellion communiste, et la Turquie en conflit avec l'Union soviétique sur la question des détroits. Les troupes américaines sous les ordres du général Van Fleet relaieront les Britanniques qui se retirent fin mars.

 

14 mars

signée par la CGC, la CFTC et le CNPF, une convention collective interprofessionnelle institue le régime de retraite complémentaire des cadres (distinct du régime général) dont l’AGIRC sera l’organisme gestionnaire. 

 

18 mars

Création de L’Union des indigènes calédoniens amis de la liberté dans l'ordre (UICALO),  initiée par les organisations missionnaires catholiques en Nouvelle-Calédonie pour canaliser les revendications des populations mélanésiennes après l'abolition du code de l'indigénat et combattre l'influence grandissante des thèses communistes dans les tribus.

 

22 mars

les crédits militaires pour l’Indochine sont votés par les députés, à l’exception des communistes.

 

29-30 mars

révolte indépendantiste à Madagascar.

La répression par l’armée française est terrible : 90 000 morts. Parachutistes, tirailleurs sénégalais, légionnaires sont envoyés en renfort par le gouvernement Ramadier.

 

30 mars

congrès de l’Unicafra à Douala.

Les syndicalistes mettent en minorité les « modérés » encouragés par l’administration et en profitent pour lancer le Rassemblement camerounais (RACAM). Perçu dès le départ comme un mouvement de transition, Um Nyobè, secrétaire général adjoint de ce mouvement éphémère, y voit l’acte de naissance du nationalisme camerounais. Pour la première fois dans le pays, des « indigènes » lancent officiellement un mouvement en rupture avec le pouvoir français.

 

31 mars

instauration du « salaire minimum vital ».

Léon Blum et son ministre des finances André Philip ont imposé l’« inévitable opération chirurgicale de déflation » en janvier, avec une baisse des prix de 5 à 10%. Ils se sont aussi engagés à supprimer 50 000 postes de fonctionnaire et à établir la « vérité » des tarifs publics : ceux de la RATP augmentent de 250%. Paul Ramadier a poursuivi en instaurant le blocage des salaires. Mais la flambée des prix continue. Le pouvoir d’achat s’est effondré de 20% depuis l’automne. Ce n’est pas la modeste “prime de vie chère“ accordée en février aux seuls salariés gagnant moins de 7000 francs par mois qui peut combler ce gouffre. Le salaire minimum vital créé un plancher pour les bas salaires.

                  7 avril

        déclaration annonçant la création du Rassemblement du peuple français (RPF).

 

        9 avril

        La sécurité sociale est étendue aux fonctionnaires.

12-13 avril

Conférence nationale des Comités d'entreprise.

Conférence nationale des Comités d'entreprise
Conférence nationale des Comités d'entreprise

                  16 avril

       les trois députés Malgaches sont démis de leurs fonctions 20.

 

        Élus en 1946 avec 80% des voix, ils sont accusés d’avoir organisé l’insurrection populaire du 29 mars. En signe de protestation, les ministres communistes quittent la salle du Conseil des ministres.


20 La cour criminelle de Tananarive condamne à mort les députés Raseta et Ravoahangy et aux travaux forcés à perpétuité Rabemananjara. D’autres militants sont également condamnés à de lourdes peines de travaux forcés pendant ce procès comme les conseillers de la république Raherivelo (5 ans de travaux forcés) et Ranaivo (10 ans de réclusion). Le procès est une machination politique destinée à casser l’énorme popularité et la légitimité reconnue des trois députés. Les interrogatoires sont faits hors de la présence des avocats. Des aveux sont extorqués sous la torture par la Sûreté, notamment le supplice de la baignoire. Il s’agissait de faire avaliser par les personnes arrêtées les thèses de l’administration sur l’origine de l’insurrection. Graciés en juillet 1949, les accusés seront amnistiés en 1956 mais ne retrouveront la liberté que plus tard.


24 avril

diminution de la ration quotidienne de pain qui passe de 300 à 250 grammes.

 

25 avril

Début de la grève des usines « Renault ».

 

Initiée par des Trotskistes (selon l’Humanité) et des militants anarchistes. La grève ne reçoit pas, au début, l'appui du PCF et de la CGT.

 

27 avril

premières élections aux Conseils d’Administration des Caisses de Sécurité Sociale.

 

En termes de participation, ces premières élections sont un succès indéniable, puisque près de 75 % des électeurs inscrits se rendent aux urnes. La CGT obtient 59,2 % des suffrages, les listes CFTC 26,4 %, les listes mutualistes 9,1 % et les listes divers 5,2 %. Malgré ce « triomphe » de la CGT, la CFTC, en s'alliant aux élus employeurs, met cette dernière en minorité dans la plupart des caisses. Pourtant, de 1945 à 1947, c'est la CGT seule qui assume la gestion de la Sécurité sociale.

1er mai

Le PCF soutient les revendications syndicales.

 

Ce faisant, il rompt la solidarité gouvernementale. Au conseil des ministres, les communistes réaffirment leur désaccord avec le blocage des salaires.

 

4 mai

devant l’opposition des ministres communistes à sa politique économique et salariale, le Président du conseil Ramadier demande un vote de confiance que les députés communistes lui refusent.

 

5 mai

Les ministres communistes sont renvoyés du gouvernement.

 

Fin du tripartisme et création de la troisième force (SFIO + radicaux + MRP). À partir de ce moment, le PCF et la CGT appuient le mouvement social, qui s'étend chez Citroën, à la SNCF, aux banques, aux grands magasins, à EDF, chez Peugeot, Berliet, Michelin…

2 juin

vague de grèves contre le plan Marshall (SNCF, EDF-GDF, mines, banques).

 

5 juin

discours du Plan Marshall.

 

19 juin

Le plan Langevin-Wallon

une délégation de la Commission de réforme de l’enseignement présidée successivement par Paul Langevin et Henri Wallon, tous deux membres du Parti communiste, présente au ministre de l’Éducation nationale, le SFIO Marcel Naegelen, l’aboutissement de deux années de recherches et de consultations d’une commission composée de syndicalistes, résistants et universitaires représentants des différents ordres de l’enseignement.

Le plan Langevin-Wallon fait suite aux différents projets conçus durant la Résistance et se place dans la continuité avec les réflexions et projets de réforme de l’entre-deux-guerres caractérisés par les principes de l’école unique et de la pédagogie nouvelle. Il s’appuie explicitement sur deux principes  : celui de justice, qui consiste à mettre «  chacun à la place que lui assignent ses aptitudes  », et celui de développement, qui demande une «  élévation continue du niveau culturel de l’ensemble de la nation  ».

Ce document de référence est mis au tiroir par le ministre.

 

25 juin

XIème congrès du PCF.

 

27 juin

début de la réunion des trois puissances traitant du Plan Marshall.

 

Jusqu’au 2 juillet, les ministres des affaires étrangères du Royaume-Uni, de la France et de l’Union soviétique se réunissent à Paris lors de la. L’URSS s’y oppose et quitte la réunion après avoir critiqué l’impérialisme américain. Paris et Londres se plient aux diktats des États-Unis. La France libère les 750 000 prisonniers de guerre allemands qu’elle détient depuis la fin du conflit.

12 juillet

« La question de l'aide économique américaine (...) a (...) servi de prétexte aux gouvernements britannique et français pour persister dans la création d'une nouvelle organisation se situant au-dessus des pays européens, et intervenant dans les affaires internes des pays d'Europe (...) Il y a deux voies dans la coopération internationale. L'une basée sur le développement de relations politiques et économiques mutuelles entre États avec égalité des droits (...) l'autre (...) est basée sur la position dominante d'une ou plusieurs grandes puissances par rapport à d'autres pays, qui tombent par conséquent dans la position d'États subordonnés, privés de leur indépendance. »

Molotov, ministre des affaires étrangères de l'URSS

Le Plan Marshall

 

12 juillet

 

des représentants de 16 pays sont réunis à Paris afin de formuler leurs besoins. Les Etats-Unis demandent aux États européens de s’accorder entre eux au sein de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE).

 

Des accords unilatéraux avec les États-Unis seront passés au sein d’une agence créée par le Congrès : l’Administration de coopération économique (ECA), entité via laquelle une colonie d’administrateurs, de fonctionnaires et d’agents américains déferlent.

 

Insidieusement, une machine de contrôle se mettra en place. Là où les structures publiques sont déficientes, comme en Grèce, les hommes de l’ECA prendront directement les commandent et décideront jusqu’aux produits à importer.

 

Les pays aidés auront l’obligation d’importer leurs achats pour moitié sous la bannière américaine. 10 % des fonds alloués au plan sont assignés à l’achat de pétrole brut et de produits pétroliers dont plus de 70 % proviennent de trois majors américains. Or, une section de l’ECA Act précisera que la fourniture du pétrole et des produits pétroliers fournis à l’Europe doit provenir de sources essentiellement extérieures aux Etats-Unis.

 

Un article autorisera les États-Unis « à demander aux gouvernements bénéficiaires de l’aide de rectifier le taux de change de leurs monnaies en fonction des nécessités du commerce international ».

 

Pour soutenir la demande européenne en pétrole américain, l’ECA limite volontairement l’augmentation de la capacité de raffinage en Europe. Désormais, selon le directeur de l’ECA, Paul Hoffman, les Européens sont devenus : « good customers of the american oil industry ».

 

Tout commerce avec le bloc soviétique leur sera interdit sous peine d’exclusion. Un amendement prévoira que le Président des Etats-Unis pourrait mettre fin à l’octroi de l’aide s’il estime que le pays bénéficiaire est sous influence du communisme ou de l’URSS. Un article du règlement de l’ECA stipule même : « aucune personne appartenant au Parti communiste ne doit participer à la distribution des denrées et des fournitures du plan ».

 

Dans les accords signés par les pays pourvus de partis communistes inexistants ou groupusculaires sera également insérée la clause de suspension sans préavis de l’aide : qu’elle soit agrémentée ou non de la si consensuelle référence aux communistes, il s’agit en réalité d’une clause commune à tous les prêts américains bien avant le plan Marshall.

 

Une partie des fonds destinés à l’ECA devra être mis à la disposition de la CIA dans le but de faire avancer le plan Marshall en luttant contre les éléments communistes dans les pays bénéficiaires. Les syndicats ouvriers seront la première cible.

 

Plus tard, l’ECA disparaîtra au profit de la Mutual Security Agency (MSA), dont la majeure partie des fonds sera destinée aux dépenses militaires, notamment pour aider la République fédéral allemande à reconstituer son armée. Ce fut l’État le plus aidé de toute l’Europe de l’ouest ! La « propagande communiste » n’était pas seule à affirmer que le plan Marshall remettrait sur pied l’industrie Allemande.

 

Le plan Marshall est la doctrine Truman annoncent la formation d'un bloc occidental anti-soviétique, que Staline cherchera à contrebalancer en renforçant les positions soviétiques et communistes en Europe de l'Est.

 

Juillet

Alors que les Indes britanniques avancent vers l'indépendance, le PCIF appelle à la fusion des comptoirs français à l'Union Indienne. C'est la rupture au sein du Front démocratique national. Edouard Goubert et ses disciples quittent le FDN et fondent le Parti socialiste d'Inde Française, affilié à l'UDSR de François Mitterrand. Ce parti gagne rapidement le soutien de l'administration coloniale française et des classes moyennes anticommunistes de Pondichéry. Il occupera de manière truquée la première place dans les institutions des comptoirs français, alors que le PCIF devient la force dominante du front.

 

16 juillet

la CGT et le CNPF signent un accord sur une hausse des salaires de 11%.

 

 

 

1er-6 août

le gouvernement rejette le 2ème accord salarial signé par la CGT et le CNPF.

 

4-5 août

Massacre colonial en Tunisie.

Une grève générale est délenchée en Tunisie, décidée par l'UGTT, pour défendre le droit au salaire minimum garanti (SMIG). Elle touche tous les secteurs d'activité sauf ceux de la distribution de l'électricité, des vivres et de la santé. à 3h du matin, alors que l'heure du début du jeûne approche, les grévistent prennent le contrôle des point sensibles et stratégiques de la ville de Sfax, bastion de l'UGTT, où un grand rassemblement se tient devant la mosquée Sidi Belhassen Karray, sur la place Khair-Eddine Barberousse. La gare ferroviaire et le port de commerce sont notamment bloquées. C'est un défi lancé à l'ordre colonial. l'arrêt du passage des trains et de l'embarquement des phosphates venant de Gafsa peut asphyxier rapidement l'économie coloniale basée sur l'exploitation et l'exportation des matières premières. Les autorités coloniales décident de recourir à la force. L'armée et la police entrent sur les lieux de grève et ouvrent le feu. Des chars d'assaut et des mitrailleuses lourdes sont utilisées. Le bilan est de 26 tués et plusieurs dizaines de blessés. Le même jour, de grandioses funérailles sont organisées pour enterrer les martyrs au mausolé de sidi M'hamed Karray.

 

15 août

l’Inde obtient son indépendance.

 

Les colonies française – « Établissements français dans l’Inde » – sont menacées (elles seront transférées à l’Inde en 1954). Les autorités coloniales interdisent les rassemblements pro-indépendantistes. Le Parti communiste, rejoint par les syndicats, le Congrès national en Inde française, et le Congrès des étudiants, lance un appel à toutes les autorités municipales afin qu'elles baissent le drapeau tricolore français au profit du drapeau de l'Inde.

 

 

17 août

Vincent Auriol signe une loi d'amnistie où se glissent quelques articles concernant les collaborateurs concernés.

 

21 août

le ministre du Travail concède par arrêté une augmentation de 11% sur les salaires légaux en vigueur en mai 1947, avec toutefois un écrasement de la hiérarchie.

 

27 août

le parlement adopte le statut de l’Algérie rédigé par le ministre Depreux (SFIO).

 

Il octroie des pouvoirs propres au groupe des départements français d'Algérie et crée une Assemblée algérienne. Il proclame aussi « l'égalité effective entre tous les citoyens français » (art. 2). Si le statut est bien appliqué dans son aspect de gestion ordinaire, il est dénaturé en ce qui concerne ses principales avancées, par l'incapacité de l'Assemblée algérienne à se saisir des matières les plus novatrices que le statut lui a dévolues, et par le truquage systématique des élections au deuxième collège de cette assemblée. En effet, le premier collège comprend les « citoyens français de plein droit » et 58 000 « citoyens de statut local » parmi les « musulmans » ; le second réunit 1 300 000 « musulmans » qui élisent une Assemblée algérienne. Une voix d’Européen vaut ainsi huit voix d’Arabes. Le PCF s’abstient.

Ration de pain réduite à 200 grammes.

18 septembre

l’Union des femmes françaises, de sensibilité communistes, appelle les Parisiennes à manifester contre les restrictions.

 

20 septembre

signature du plan Marshall par 16 pays européens.

 

20 septembre

Algérie : adoption d'un statut qui "maintient l'Algérie au sein de la République française" et réduit à néant tout espoir d'indépendance.

octobre

publication d’un arrêté prévoyant des sanctions salariales contre les ouvriers absents suivi d’un autre en novembre augmentant le prix du charbon et supprimant la subvention gouvernementale aux Houillères. Les salariés et la CGT y voient l’amorce d’une remise en cause du Statut du mineur et de la nationalisation.

LE KOMINFORM

Staline et Jdanov
Staline et Jdanov

5 octobre

Création du Bureau d’information des partis communistes et ouvriers, ou Kominform, à l'issue de la conférence des partis communistes européens de Szlarska-Poreba en Pologne. Georges Cogniot et Étienne Fajon sont les représentants du PCF.

 

L'essentiel de la conférence est consacré à la critique des « politiques réformistes » et des « illusions parlementaires » des partis communistes français et italien. Le premier à porter ces critiques est Edvard Kardelj, représentant de Tito. Les Yougoslaves étant depuis longtemps les partisans d'une ligne plus combative, gauchiste, dans le mouvement communiste. Andreï Jdanov, secrétaire du PCUS et ancien responsable du parti à Leningrad, prononce un discours dans lequel figure ce qui allait être connu sous le nom de « doctrine des deux camps » :

 

« Le but que se donnent les États-Unis est l'établissement de la domination mondiale de l'impérialisme américain. C'est aux partis communistes qu'incombe le rôle historique de se mettre à la tête de la résistance au plan américain d'asservissement de l'Europe. S'ils restent fermes sur leurs positions, s’ils ne se laissent pas influencer par l’intimidation et le chantage, s’ils se comportent résolument en sentinelles de la paix durable et de la démocratie populaire, de la souveraineté nationale, de la liberté et de l’indépendance de leur pays, s’ils savent, dans leur lutte contre les tentatives d’asservissement économique et politique de leur pays, se mettre à la tête de toutes les forces disposées à défendre la cause de l’honneur et de l’indépendance nationale, aucun des plans d’asservissement de l’Europe ne pourra être réalisé. »
« Les États-Unis sont la principale force dirigeante du camp impérialiste. L'Angleterre et la France sont unies aux États-Unis et marchent comme des satellites en ce qui concerne les questions principales, dans l'ornière de la politique impérialiste des États-Unis. Le camp impérialiste est soutenu aussi par des États possesseurs de colonies, tels que la Belgique et la Hollande, et par des pays au régime réactionnaire antidémocratique, tels que la Turquie et la Grèce, ainsi que par des pays dépendant politiquement et économiquement des États-Unis, tels que le Proche Orient, l'Amérique du Sud, la Chine. »
« Les forces anti impérialistes et antifascistes forment l'autre camp. L'URSS et les pays de la démocratie nouvelle en sont le fondement. Les pays qui ont rompu avec l'impérialisme et qui se sont engagés résolument dans la voie du progrès démocratique, tels que la Roumanie, la Hongrie, la Finlande, en font partie. Au camp anti-impérialiste adhèrent l'Indonésie, le Viêt-Nam, l'Inde. L'Égypte et la Syrie y apportent leurs sympathies. Le camp anti-impérialiste s'appuie dans tous les pays sur le mouvement ouvrier et démocratique, sur les partis communistes frères, sur les combattants des mouvements de libération nationale dans les pays coloniaux et dépendants, sur toutes les forces progressistes et démocratiques qui existent dans chaque pays… Une tâche particulière incombe aux partis communistes frères de France, d'Italie, d'Angleterre et des autres pays. Ils doivent prendre en main le drapeau de la défense nationale et de la souveraineté de leurs propres pays. »
« Plus nous nous éloignons de la fin de la guerre et plus nettement disparaissent les deux principales directions de la politique internationale de l'après-guerre, correspondant à la disposition en deux camps principaux des forces politiques qui opèrent sur l'arène mondiale : le camp impérialiste et antidémocratique, le camp anti-impérialiste et démocratique. »

 

En Europe occidentale, les communistes abandonnent la politique d'union nationale et de participation à la reconstruction après-guerre de leur pays. Le repli tactique que Staline avait défendue dans le contexte particulier de la fin de la Seconde Guerre mondiale, suite au débarquement des troupes anglo-américaines sur le continent, est remplacée par un retour à la perspective révolutionnaire des premiers moments du mouvement communiste.

La mise en place du Kominform est le signe de la contre-attaque marxiste-léniniste face à la montée des tendances révisionnistes dans  le Mouvement communiste international. En effet, des théories sur la « spécificité nationale» se développaient. Jugées révisionniste par le Kominform, elles amenaient les partis communistes à des positions opportunistes et électoralistes. Comme pour les démocraties populaires, la déviation nationaliste conduisait à vouloir maintenir indéfiniment les alliances de classes qui avaient été nécessaires dans le combat antinazi. Maurice Thorez théorisa cette déviation de droite dans sa fameuse interview au Times le 18 novembre 1946 :

 

« Les progrès de la démocratie à travers le monde, en dépit de rares exceptions qui confirment la règle, permettent d’envisager, pour la marche au socialisme, d’autres chemins que celui suivi par les communistes russes. De toute façon, le chemin est nécessairement différent pour chaque pays. Nous avons toujours pensé et déclaré que le peuple de France, riche d’une glorieuse tradition, trouverait lui-même sa voie vers plus de démocratie, de progrès et de justice sociale »

 

Le Kominform remit les pendules à l’heure en critiquant très sévèrement les déviations nationalistes et de droite autant dans les pays de démocraties populaires que dans les pays comme la France et l’Italie.

Concernant les pays de démocratie populaire, Jdanov rappelle que l’objectif reste le socialisme. Il coupe court ainsi à toutes les spéculations sur une « troisième voie » entre capitalisme et socialisme que seraient les « démocraties populaires ».

11 octobre

début de la grève des cheminots de la ligne de chemin de fer du Dakar-Niger afin d'obtenir les mêmes droits que les cheminots français et une revalorisation de leur salaire. La grève dure jusqu'au 19 mars 1948 et aboutit à une augmentation des salaires de 20% malgré entre autre l'emprisonnement du leader syndical Ibrahima Sarr et le licenciement de grévistes.

 

19 octobre

Victoire du RPF (gaulliste) aux élections municipales.

 

Le MRP s’effondre, passant de 23 à 10 % des suffrages. Communistes et socialistes obtiennent respectivement 30 et 14 % des voix.

 

À Marseille, le PCF atteint 35,8%. Il est devancé par le RPF (38,6%). La SFIO de Gaston Defferre arrive loin derrière (15,2%) et décide de s'abstenir, lors du vote du maire, permettant l'accession à la fonction du maire gaulliste Michel Carlini. Ce choix reflète le virage stratégique national de la SFIO vers la « troisième force » dont le «ni-ni » (ni communisme, ni gaullisme) se transforme à Marseille à une seule opposition au PCF, qui détient cinq siège de député sur huit.

 

20 octobre

la commission des activités anti-américaines auditionne onze réalisateurs, scénaristes et producteurs d'Hollywood. L'accusation vise à prouver l'appartenance de ces hommes au Parti communiste américain et l'infiltration communiste dans les studios. Bertolt Brecht est le onzième. appelé à témoigner, il joue au chat et à la souris, esquivant les questions sans les esquiver. Il parvient à quitter les Etats-unis le 31 octobre et s'envole pour l'Europe. Comme lui, Charlie Chaplin, Orson Welles ou Jules Dassin s'exileront.

 

21 octobre

Fin du premier gouvernement Paul Ramadier.

 

22 octobre

début du deuxième gouvernement Ramadier.

 

Jules Moch (SFIO) devient ministre de l'intérieur, il prône la fermeté et la répression face aux mouvements insurrectionnels qui agitent la France.

10 novembre - 9 décembre

début à Marseille d’un vaste mouvement de grèves qui va agiter le pays durant plusieurs mois et dont l'élément déclencheur est l'augmentation des tarifs du tramway par la nouvelle majorité municipale. 30 000 mineurs, plusieurs milliers d'employés d’entreprises publiques comme la poste refusent de reprendre le travail et occupent illégalement usines, puits et ateliers.

 

12 novembre

Un jeune métallo communiste, salarié des ADN (Aciéries du Nord) meurt victime des balles d'un mafieux marseillais. Lors de ses obsèques, le 14 novembre, trois salariés marseillais sur quatre sont en grève.

des milliers de travailleurs convergent vers le palais de justice où quatre militants CGT sont jugés en comparution immédiate, le 12 novembre 1947. Ce sont des héros de la Résistance, ceux des ateliers du Nord qui à la Libération ont pris l'usine aux collaborateurs et en ont assuré la gestion au profit de la classe ouvrière : théâtre, bibliothèque, vacances des familles en Camargue... (Quant le patronat reprend l'usine, sont premier acte sera de transformer le théâtre en parking).

16 novembre

à Marseille, on dénombre 75% de grévistes dans les grands secteurs.

 

Le 17 novembre

10 000 mineurs arrêtent le travail en protestation contre la révocation de Léon Delfosse, président communiste des Charbonnages du bassin houiller du Nord. Le lendemain, ils sont plus de 80 000 en grève.

 

18 novembre

Rencontre entre Thorez et Staline à Moscou. Contrairement à leur première rencontre de novembre 1944, Staline spécule sur le fait de savoir si les communistes français auraient pu prendre le pouvoir à la fin de la guerre, bien qu'il soit d'accord avec Thorez que la présence des forces britanniques et américaines rendait cela impossible, atténuant ainsi les critiques yougoslaves de septembre.

Staline apparaît critique avec le mouvement de grève français qui « a déjà effrayé toute la bourgeoisie française », alors qu'il s'agit selon lui de créer la plus large union contre l'impérialisme américain.

 

Le 19 novembre

la grève reprend chez Renault et Citroën, puis s'étend à l'Éducation nationale, au BTP, aux métallos, aux dockers, et à l'ensemble de la fonction publique. Dans le département de la Seine, les instituteurs se mettent en grève pendant deux semaines, malgré le refus du Syndicat national des instituteurs (SNI) d'appuyer le mouvement. Jules Moch utilise les Compagnies républicaines de sécurité (CRS), créés par décret le 8 décembre 1944 par le général de Gaulle, et fait aussi appel à l'armée et au 11e régiment parachutiste de choc pour briser les grèves.

 

Chute du deuxième gouvernement Ramadier, qui ne dispose plus que d’une faible majorité.

 

20 novembre

Évacuation des usines Citroën par la police. début de la grève des cheminots.

 

21 novembre

extension de la grève dans le bâtiment et à la SNCF.

 

24 novembre

appel à la grève dans les ports. Début de la grève des postes à Paris.

 

24 novembre

début du premier gouvernement Schuman président du Conseil jusqu'au 19 juillet 1948. C'est un gouvernement de « Troisième Force » regroupant la SFIO (socialistes), le MRP (chrétiens-démocrates) et les radicaux.

 

27 novembre

L'Humanité annonce 2 millions de grévistes.

 

28 novembre

ordre de grève de la Fédération postale.

 

29 novembre

l’ONU approuve le plan de partage de la Palestine.

 

Le MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques) est la seule organisation en France à s’y opposer résolument. Les élus tant à l’Assemblée algérienne qu’à l’Assemblée française constituent un Comité algérien pour la Palestine arabe en dépit de la répression et de la surveillance qui les frappent.

 

30 novembre

échec des négociations entre Daniel Mayer et la CGT.

1er décembre

le député communiste Raoul Calas occupe la tribune de l'Assemblée nationale pendant plusieurs heures lors de la discussion portant sur les projets de loi concernant d'une part le renforcement des effectifs mis à la disposition du ministre de l'intérieur et d'autre part la protection de la liberté au travail. Édouard Herriot fait voter l'exclusion du député, provoquant l'ire du groupe communiste. La Garde républicaine intervient pour expulser Raoul Calas et les membres du groupe communiste.

 

appel à la grève de la Fédération de l'Éclairage. Intervention policière contre les centrales parisiennes. Affrontements dans les mines.

 

2 décembre

la grève est générale dans plusieurs départements dont les Bouches-du-Rhône.

 

3 décembre

croyant s’en prendre à un convoi de CRS venus appuyer les non-grévistes d'Arras, soutenus par les militants gaullistes, des militants de la fédération du Pas-de-Calais de la CGT sabotent la liaison ferroviaire Paris-Tourcoing en déboulonnant deux rails. Cela provoque le déraillement du train. 16 personnes tuées et 30 blessées.

 

4 décembre

au terme de débats d’une extrême violence, l’Assemblée nationale vote une loi sur la « défense de la République et de la liberté du travail ». Interdiction du droit de grève dans la police et création des IGAMES (super préfets) dotés, dans le cadre du maintien de l'ordre, de la plénitude des pouvoirs civils et militaires. Les CRS sont érigés en réserve générale de la police nationale.

 

3 morts dans une manifestation à Valence.

 

5 décembre

arrêt de travail de 48h de l'Union générale des fonctionnaires.

Frachon et Jouhaux sont reçus par Vincent Auriol.

 

7 décembre

échec de la rencontre entre le Comité confédéral national de grève (CGT) et Daniel Mayer.

 

9 décembre

le Comité central de grève constitué par les fédérations CGT ordonne la reprise du travail après quelques conquêtes salariales dans les entreprises et un mois de grève qui ont fait 6 morts et une centaine de blessés parmi les grévistes.

 

10 décembre

le Comité confédéral national de grève appelle à continuer l'action. Un jeune ouvrier est abattu par la police à Marseille.

 

19 décembre

scission au sein de la CGT.

 

Elle a lieu entre une majorité proche du PCF et conduite par Benoît Frachon et une minorité réformiste conduite par Léon Jouhaux. Encouragés et aidés financièrement par les syndicats américains (notamment de l'AFL-CIO, via Irving Brown, proche de la CIA), les minoritaires fondent la CGT-Force Ouvrière. C'est l'irruption de la guerre froide dans le monde syndical. Il faut attendre 1995 pour que publiquement le secrétaire de la CGT et celui de FO se serrent la main lors d’une manifestation commune en opposition à la contre-réforme Juppé des retraites. C’est dire l’intensité de la scission 1947-1948.

 

22-23 décembre

Comité central du PCF

23 décembre 1947
23 décembre 1947